Depuis 12 ans et le dépôt de bilan, le club s’est reconstruit main dans la main avec ses supporters.
Les associations ont toujours été consultées et écoutées.
C’est pour cela que nous avons bâti un Racing avec des valeurs et une image propre.
Des maillots aux couleurs du club, des déplacements d’envergure, des tifos de qualité, des prix d’abonnements abordables, une tribune populaire de supporters actifs, une implication totale dans la FSRCS dans l’intégration des nouveaux au club (joueurs et staff), des joueurs qui donnent tout sur le terrain, une « journée des supporters » annuelle qui se veut chaleureuse, des discussions régulières, une culture du marcher ensemble, etc…
Que Marc Keller voulût vendre pour faire évoluer le club, car il arrivait aux limites de ses capacités n’était un secret pour personne.
À ce sujet, nous avons créé un document de ce que l’on pense être une gouvernance saine et acceptable pour un club de football, document que l’on a remis à Marc Keller en début d’année.
On y parle de la volonté d’un actionnariat unique, donc un ou des actionnaires qui possèdent uniquement un club et qui dédient toute leur politique et leur engagement dans un seul projet. Ceci permettant d’évoluer dans un environnement sain et unique avec un club indépendant ayant ses propres ambitions.
A été précisé que les fonds d’investissements spéculatifs qui cherchent uniquement à se faire de l’argent rapidement sont à proscrire. Aussi, nous avons précisé que le phénomène d’affiliation est également à proscrire puisque nous ne voulons pas faire partie d’un conglomérat d’équipes appartenant à un même propriétaire.
Nous n’avons pas été écoutés à ce sujet, c’est le choix de Marc Keller, mais, avec la vente à Blueco, cela nous a plongé en plein dans le principe de multipropriété, le nouveau propriétaire ayant déjà le Chelsea FC à son actif.
Alors oui, Marc reste le président du club, mais c’est un président salarié désormais sous les ordres de Blueco qui n’a plus son mot à dire et on le remarque notamment au sujet de la politique sportive.
En effet, Blueco a imposé une politique de trading, visant à acheter UNIQUEMENT de jeunes joueurs de moins de 23 ans pour les revendre avec une forte plus-value à terme. À côté de cela, tous nos cadres sont partis et cela donne ce que l’on voit sur le terrain actuellement.
De jeunes joueurs lancés dans le bain prématurément sans cadres et sans repères.
Le fond de jeu est inexistant, notre Racing combatif est mort.
Nous ne pouvons accepter cela, ni la multipropriété, ni la politique de trading de joueurs.
Le Racing est souverain, ancré dans son territoire, il a une identité forte, et le fait d’être devenu une simple filiale d’une multinationale du football nous porte le dégout.
La multipropriété dans le football est le fait qu’une seule entité ou seul fonds d’investissement détient plusieurs clubs.
Aujourd’hui, dans le monde, c’est le cas de 300 clubs professionnels, soit 124 regroupements, dont 1/3 détenus par des Américains.
En France, 8 clubs de Ligue 1 sont dans la multipropriété.
Exemples de MP :
– Bournemouth / Lorient
– Salzburg / Leipzig
– Milan / Toulouse
– Troyes / Manchester City
La multipropriété, par la constitution de conglomérats mondiaux, renforce ainsi la dimension inégalitaire du football européen, qui nécessite des moyens économiques de plus en plus colossaux pour être performant. C’est donc l’incertitude sportive, source de toutes les émotions, qui apparaît de plus en plus menacée.
Les « alliances » entre clubs possédant le même propriétaire amènent de la dépendance, car oui, les petits clubs tôt ou tard dépendront des gros.
Cela amène forcément à un conflit d’intérêt puisque lorsque deux clubs appartenant à un même propriétaire ou au même fonds d’investissement se retrouvent dans une même compétition internationale, ils ne pourront simplement pas y participer ensemble du fait des règles européennes et un seul club donc sera favorisé au détriment de l’autre.
Des arrangements peuvent aussi avoir lieu, notamment dans l’échange de joueurs dans des clubs qui ont le même propriétaire. Ces arrangements déséquilibrent l’équité sportive et le charme du football.
La multipropriété amène une augmentation des moyens, mais au détriment de l’identité et de la magie du football.
Le football business plutôt que le football populaire.
En résumé, ce système de multipropriété amené par Blueco à Strasbourg, nous ne pouvons pas y adhérer, et nous nous rendons disponible pour l’expliquer à qui voudra bien l’entendre.